Petit village au grand meurtre...[PV Isaac et Azenor]

La lueur pâle de la lune laissait danser sur la jeune vampire des reflets bleutés. Le soleil s'était couché depuis quelques heures déjà, et dès les premières minutes d'obscurité, elle s'était aventurée dans le village. La nuit, personne n'aurait su différencier un vampire d'un humain. Surtout dans la ruelle obscure qu'elle venait d'emprunter, flânant si près des murs qu'un humain normal serait rentré dedans ou se serait écorché le bras. Son habit de cuir ne faisait pas un bruit malgré la matière. Elle était silencieuse, tueuse confondue parmi les hommes, le loup parmi les moutons désordonnés et innocents. Toutefois, elle ne venait pas pour tuer. Son but était de tromper la vigilance des hommes, mais sans faire couler de sang. Du moins, ça s'était sa mission. Elle voulait découvrir la vérité. Les vampires lui paraissaient bizarre... Mentaient-ils tous à propos du passé? Quelque chose clochait, elle en était sûre. Elle n'était pas née vampire après tout, et les humains l'auraient trouvé sur le palier.

Un froissement la fit faire volt face et dégainer son épée malgré l'étroitesse de la ruelle. Tout avait été fait avec rapidité et silence, comme à son habitude. Par réflexe, elle leva les yeux vers le sommet de la vieille maison qui se trouvait là. Une ombre laissa tomber quelque chose à côté d'elle. Sans daigner regarder ce qui avait chuté, elle continua de fixer l'ombre qui s'évapora dans la nuit. Un autre vampire.
Une fois qu'il fut parti, elle jeta un coup d'oeil sur le cadavre: égorgé. Et vu cette chute, il n'aurait pas pu s'en sortir. Si elle restait là, ce meurtre lui attirerait sans doute des problèmes, elle passerait pour coupable!

Rengainant son épée, elle activa le pas et sortit de la ruelle pour se retrouver dans une autre plus large. Des sons de chants, de musiques, des rires, des pas lui parvinrent. Une fête avait lieu non loin. S'inviter n'était cependant pas conseiller. Après tout, son appétit serait mis à l'épreuve et mieux valait-il ne pas le tester dans un bain de foule.
Déviant vers une autre ruelle, composée de plusieurs marches larges et fines, et très fleuries, Sélène sentit une présence derrière elle. Se stoppant net, elle l'identifia et, à l'odeur, il ne semblait pas être l'intrus de tout à l'heure. Le sang bouillonnant dans ses veines l'attirait mais son but n'était pas de croquer le premier être à sa portée. Elle avait emmener des stock de sang volés dans des hôpitaux pour ne pas s'attaquer à un humain. Si elle avait soif, elle avait de quoi boire non loin.
Sa main empoigna son épée et, se retournant, elle la brandit à hauteur de gorge de l'inconnu qui la suivait. Il n'était pas si près, même à bout de bras elle ne l'aurait pas égorgé, mais il n'était pas assez loin pour ne pas avoir été surpris.
Son regard devenu bleu ciel le dévisagea. C'était un humain, assez jeune. Au rythme cardiaque qu'il entretenait, il était habitué à des guerres. Ce n'était donc pas un paysan sortant de chez lui. Pourvu qu'il ne l'ait pas suivi pour le cadavre qu'on lui avait balancé... sinon son masque d'humaine serait mis à jour. Déjà que la lanterne au dessus d'eux laissait voir que son visage était pâle, malgré la nuit régnante.
Fronçant les sourcils, elle demanda gravement:

"Qui es-tu?"

- Quelque chose ne va pas Damoiselle ? Vous m'avez l'air bien soucieuse...
- Mon frère est t'il partit ?
- Mais Damoiselle...
- Je vous ordonne de répondre Augusta !
- Oui Damoiselle, lorsque le soleil s'est couché, il m'a dit de ne pas m'inquiéter, qu'il allait revenir dans la nuit...

Azénor se leva d'un bond de sa chaise, et courut à son meuble de vêtements, un désagréable sentiment d'angoisse venait de l'a saisir depuis quelques heures.

- Damoiselle, que faîte vous ?
- Sortez Augusta, immédiatement.

Son ton sans réplique incita la nourrice à s'incliner, puis elle sortit en fermant doucement la porte. Enfin seule, Azénor se déshabilla complètement, et troqua sa belle robe émeraude contre une chemise de soie blanche, ainsi qu'une cotte de maille (même si elle ne se préparait aux combats), puis enfila rapidement un pantalon d'étoffe ( sans oublier d'ajouter la ceinture brodée d'or) , d'homme qu'elle avait acheté lors de ses entraînements chevaleresque, et mis ses bottes de cuirs qu'elle portait lorsqu'elle passait de Damoiselle à Chevalier. Une fois habillée, elle vint se coiffer rapidement devant son miroir, relevant ses longs cheveux soyeux en un chignon rapide qui aurait fait hurler les gentes dames de la cour, toutes offusquées de voir Damoiselle coiffée avec tant de négligence.

Elle se leva, en terminant d'attacher fermement le chignon de ses deux mains, et courut presque à son meuble, pour ouvrir le dernier tiroir qui contenait sa cape de chevalier, longue, mauve, avec le blason des Reeleshan dessiné nettement dessus : Un aigle croisé d'une rose noire.
Elle la passa sur ses épaules dans un froissement de tissu étoffé, puis l'attacha autour de son cou dans des gestes vifs, secs, enfin elle sortit son épée cachée sous son lit et l'a glissa dans la ceinture.

Azénor ne prit pas la peine de sceller sa jument, qu'elle grimpait déjà sur son dos et la lança au galop dans la nuit noire. Elle s'était assurée bien évidemment que personne du château ne l'avait vu sortir, ni partir. Si l'on découvrait qu'elle était chevalier, ce serait l'apocalypse. Elle passait le capuchon de la cape sur son visage pour se masquer, et fit accélerer l'allure d'Angharad qui venait de passer le pont levis à toute vitesse.
La nuit régnait à présent, le froid de l'hiver aussis, quand le cheval et sa cavalière entrèrent dans le village désert, Azénor se demanda quand la neige allait t'elle tomber..

Fort heureusement, les ruelles étaient vides, mais une atmosphère pesante fit froncer les sourcils fins de la jeune femme. Elle sentait qu'il se passait quelque chose de tendue, elle sentait des présences menaçantes..
Mais elle n'avait pas peur ! Certainement pas !

Angharad garda un trot rythmé, docile aux claquements de langues significatifs de sa cavalière, elle tourna à droite, puis à gauche, puis encore à droite, et arriva dans un cul de sac. Azénor émit un sifflement agacé, et descendit à terre avec souplesse :

- Il est temps que je continue seule maintenant, attends moi ici, et si un danger arrive rentre immédiatement au château..

Murmura la belle en caressant le chanfrein de la jument qui hennit doucement en signe d'une réponse affirmative. Azénor posa un baiser sur le museau du cheval, et lâcha les rênes. Elle resserra sa cape autour de son cou, s'assura que son capuchon couvrait bien son visage, puis fit demi tour en direction d'un autre chemin à prendre..

Elle crut entendre un faible bruit de lutte, un râle, puis plus rien..le froid devenait de plus en plus mordant. La Damoiselle jeta des coups d'oeils experts et méfiants aux alentours, s'arrêtant à la moindre ombre suspecte, et arriva enfin près d'un mur, où elle perçut un gloussement, une voix étouffée par la distance, un petit cri, et un rire...qu'elle reconnut aussitôt avec un certain soulagement : Isaac.

Elle se guida au son de se rire, et le retrouva au bout d'une rue, contre un mur, parlant à quelqu'un d'autre qui portait une arme. Instinctivement, Azénor posa sa main sur le pommeau de son épée, cacher sous sa cape, elle avança prudemment, son corps épousant le mur..

- Mais je suis le Seigneur Isaac de Reeleshan voyons!

A présent sa voix résonnait parfaitement à ses oreilles, puisqu'Azénor venait de s'arrêter à trois pas de lui, il lui tournait le dos mais elle aperçevait nettement ses cheveux en batailles. Elle se haussa sur la pointe de pied, et vit par dessus l'épaule de son frère, une jeune femme brune, au teint pâle, qui tenait une épée dans sa main, et semblait...perdue ? énervée ? effrayante ?
Azénor fronça les sourcils, une aura tourmentée se dégageait de l'inconnue, mais, écoutant la voix de la prudence et de la diplomatie, Azénor s'avança brutalement aux côtés de son frère, faisant sursauter les deux autres, et, gardant une main sous sa cape qui se crispait sur le pommeau de l'épée, elle dévisagea la jeune femme avec méfiance :

- Et toi ? Qui es tu ?

A sa réponse posée et son sourire charmeur, Sélène se calma. Le seigneur? Et il se présentait ainsi, sans honte ni crainte, alors qu'il était seul? Ne se doutait-il donc pas du danger omniprésent? En même temps, quel vampire serait assez fou pour passer l'enceinte d'un village? Massacrer mais se faire tuer derechef, où en était l'intérêt?
En tout cas, sa mission était atteinte: trouver le seigneur. Il lui était carrément tomber dans les mains!
Voyant qu'il n'était en rien agressif, elle descendit son épée vers le buste du jeune homme, libérant ainsi sa gorge mais gardant sa part de méfiance en menaçant de remonter son arme. Elle le dévisagea un moment, ne lui rendant pas son sourire mais ne le détaillant pas méchamment du regard non plus. Sa réponse fut murmurée bas car, déjà, une autre personne approchait, le coeur tapant si fort contre sa poitrine qu'elle l'avait perçu depuis ses premiers pas dans cette ruelle. Etait-ce un proche qui craignait pour ce jeune Seigneur Isaac?

"Navrée d'ignorer un tel statut..."

Elle lui sourit puis enchaina, dans un souffle, sentant que femme arrivait, armée:

"... mais que fait donc un roi seul dans une ruelle aussi peu fréquentée?"

Alors qu'elle allait rengainer son arme, l'inconnue apparut et lui retourna la question, semblant bien crispée et méfiante. La vampire fronça les sourcils, tournant la lame de sa propre épée vers la jeune fille. Elle ne l'approchait pas particulièrement d'elle et s'en servait plus comme d'un bouclier que d'une arme fatale.
Sourcils froncés, elle dévisagea la jeune demoiselle, songeant, sur le coup, à ignorer la question. Cependant, si elle devait se faire accepter de ce roi que la jeune protégeait, il valait mieux se montrer polie et non agressive.
Elle baissa son arme, ne quittant pas des yeux la jeune fille. En cas d'attaque, elle se savait assez rapide pour contrer une lame. Peut être pas deux, mais seraient-ils assez agressifs envers une inconnue? Des rois qui assassinent d'eux même, elle n'en avait jamais entendu parler, sauf dans les mensonges qu'on lui avait conté.

"Je m'appelle Sélène. Et je viens d'Edanna, un village lointain."

Elle pencha la tête en signe de respect, puis tourna son regard bleuté vers le jeune homme, gardant le visage face à la demoiselle:

"Je vois que tu n'étais pas si seul..."

Elle esquissa un sourire, puis reporta de nouveau son attention sur la jeune femme. La femme semblait déjà ne pas l'aimer.

Au geste de protection de la jeune fille, Azénor amorça un geste pour dégainer à son tour son épée, mais cette dernière s'arrêta et répondit posément à sa question, preuve concrête qu'il n'y avait aucune envie de se battre. Méfiante, Azénor retint son élan et crispa derechef sa main sur le pommeau froid de l'épée.

- Je t'en pris soeurette, tu peux enlever ta main de la dessous. On ne crains rien, elle ne nous feras rien, pas vrai?

Azénor retint un sifflement agacé,évidemment, dés qu'une jolie femme se présentait devant lui, il fallait absolument se montrer courtois et poli. Cependant, elle s'abstint de tout commentaire, et abandonna l'emprise de son épée, laissant sa main agripper un pan de sa cape. Elle dévisagea sans demi mesure l'inconnue, qui se dit d'être d'Edanna, un village bien loin du royaume, ce qui fit redoubler la belle d'attention. L'aura étrange et indéfinissable dégager par Sélène intriguait désagréablement Azénor. Damoiselle posa ses yeux de cristals sur Sélène, la passant au rayon X , silencieusement, pendant que son frère lui parlait. Le teint si blanc...des yeux si grands, cachant un pouvoir secret...le regard fuyant et prenant à la fois..

Ce fut comme si les morceaux du puzzle venaient de s'assembler, évidemment, comment n'avait t'elle pu le trouver plus tôt ? Sélène avait toutes les caractéristiques physiques d'un vampire ! Seulement, une trace d'humanité coulait aussi dans ses gestes, dans ses expressions. Bien que les cinq royaumes d'Amateria étaient en guerre contre les vampires, Azénor s'opposait le plus souvent à exterminer cette espèce, car elle sentait au fond d'elle même que tous les vampires n'approuvaient pas les idéologies de leur frères de sang. En revanche, aucune pitié pour les meneurs, les vampires saccageurs, destructeurs, qui aiment égorger d'innocentes victimes...

Cachée par son large capuchon mauve, Azénor attrapa son frère par le bras et l'attira en arrière, s'éloignant de quelques pas, de façon a ce que Sélène ne puisse les entendre, et lui murmura à l'oreille :

- C'est une vampire, je l'ai reconnut à son regard, a ses lèvres sanguines et aux traits fatigués exagéré chez un humain. Mais elle a quelque chose d'humain en elle, je ne pense pas qu'elle soit foncièrement mauvaise comme les autres, méfions nous. Je crois qu'on a une chance de la faire basculer du bon côté. Peut être qu'elle pourra nous aider pour notre quête...

Elle le regarda un instant, et revint vers Sélène, elle s'assura d'un coup d'oeil que la nuit cachait bien leur visages, et enleva d'un geste ample son capuchon, l'a découvrant du visage, avec son chignon qui retombait en quelques mèches rebelles sur ses épaules.

- Je me présente, Damoiselle Azénor de Reeleshan, soeur de notre Seigneur, Isaac de Reeleshan. J'aimerai vous poser une question...

Sa voix claire mais froide s'estompa dans l'obscurité, et sans prévenir, Azénor brandit son épée , menaçant la jeune femme :

- Je sais que vous êtes un vampire, et nous n'hésitons pas à tuer ceux qui aiment boire le sang de notre espèce. Maintenant vous allez répondre à ma question, approuvez vous l'idée de votre espèce, disant que vous devez détruire l'humain pour prendre notre place ? Répondez !

D'un geste en avant, l'épée frôla la poitrine de Sélène, Azénor abaissa un peu la garde, son ton semblait se radoucir même si aucune chaleur ne s'en dégageait :

- Je ne veux point vous faire de mal, mais comprenez que nous autres, sommes contraints de rester méfiant, sachez que nous pouvons vous aider...

Elle tourna la tete vers son frère et lui lança un regard qui disait " je ne lui ferai aucun mal si elle ne m'attaque pas". Puis reporta aussitôt son attention sur Sélène :

- Je répète ma question...Qui êtes vous exactement...qui sont vos parents...ou avez vous vécu...

A la réaction si agressive d'Azénor, Sélène préféra ne pas broncher. Le plat de l'épée lui frôla l'épaule, ce qui aurait valut à la jeune femme une mort atroce dans d'autres conséquences. Ses sourcils se froncèrent de nouveau tandis qu'elle la dévisageait calmement, bien que sèchement. Damoiselle Azénor? Et bien, perspicace! Voir qu'elle était vampire, de nuit... mais cela pouvait jouer en sa faveur également!
Elle aurait pu révéler qu'elle était un vampire et se joindre à eux... Seulement si c'était par la force, elle le refusait catégoriquement. Ce fut la raison pour laquelle elle mentit.

De sa main, elle baissa le plat de l'épée de la jeune fille, ne la quittant pas de yeux. Elle aurait aimé s'excuser d'avoir tutoyé un roi, n'imaginant pas du tout qu'ils se respectaient autant chez les humains, eux qui n'avait aucun différent. Chez les vampires, ce respect était sans doute dû à la crainte avant tout.
Bref, calmement, elle rengaina son épée et salua d'un signe de tête la jeune fille, surveillant ses faits et gestes.

"Si je peux me permettre, damoiselle, je trouve que vous jugez bien vite. Votre teint est aussi pâle que le mien de nuit, et si tel était le cas, pourquoi n'aurais-je pas attaqué votre frère lorsque son sang m'aurait attiré?"

Voilà qu'elle tournait les choses à son avantage. L'explication donnée, elle se tourna vers le Seigneur de ses terres et s'excusa poliment:

"Veuillez me pardonner mon imprudence, je ne suis pas habituée à parler à des rois, surtout lorsqu'ils sont seuls."

Elle eut un sourire. Effectivement, un roi seul pouvait signifier supercherie, ce qu'elle espérait faire comprendre au jeune homme dans son sourire en coin. Puis, reprenant, elle promit:

"Je ferais attention désormais."

Son sourire s'évanouit dans l'air frais de la nuit lorsqu'elle regarda de nouveau Azénor. Ses arguments avaient été crédibles: le teint clair de la jeune fille paraissait sans doute presque aussi blanc que le sien et, sous la lumière de la lucarne qui les surplombait, il était impossible de juger si hâtivement quelque chose.

"Pour répondre à votre question, je suis Sélène, mes parents étaient des paysans."

Elle n'avait nullement envie de parler du passé mais elle se garda de le signaler. Autant ne pas éveiller plus de soupçons qu'elle n'en avait.
Une odeur lui vint aux narines: un vampire, un vrai, un être malsain. Elle leva les yeux et porta sa main à son fourreau. La même ombre que plus tôt se volatilisa. Le corps?! L'un d'entre eux l'avait-il trouvé?
Son regard resta calme même si elle sentit un certain stress la ronger. Et si Azénor l'avait percé grâce à ça, qu'aurait-elle à répondre? Même si elle n'avait aucune goute de sang sur elle, la ruelle était très peu fréquentée...

"Si je peux me permettre, damoiselle, je trouve que vous jugez bien vite. Votre teint est aussi pâle que le mien de nuit, et si tel était le cas, pourquoi n'aurais-je pas attaqué votre frère lorsque son sang m'aurait attiré?"

Azénor laissa Sélène baisser son épée, elle n'avait eu aucunement l'intention de l'attaquer réellement, elle ne le faisait qu'en cas d'extrême urgence, l'argument de Sélène aurait pu la rendre verte de rage. Mais elle resta de marbre, s'efforçant de ne pas trop faire crisper sa machoîre, repoussant une envie soudaine de l'envoyer sur les roses pour son impertinence. Elle restait persuadée que c'était bien une vampire, pourtant quelque chose appelé "bon sens" l'incita à ne pas en reparler, et la mine impassible, elle écouta d'une oreille seulement la discution entre Sélène et Isaac. D'ailleurs, son mécontentement s'accentua lorsqu'elle remarqua qu'Isaac devenait de plus en plus souriant, de plus en plus galant...

-Il n'y a pas que mon sang qui attire les filles..
Malgré le sourire de ce dernier, Azénor lui décocha un regard glacial, le réprimandant silencieusement de cette remarque déplacée. Elle acceptait le fait qu'il fasse rire de temps à autres, mais de là à chanter la sérénade à une femme qu'elle pressentait vampire, cela dépassait vraiment toute concurrence !

- Veuillez me pardonnez mon imprudence, je ne suis pas habituée à parler à des rois, surtout lorsqu'ils sont seuls.
- Vous êtes toute pardonnée.

Bah voyons, quel étrangeté qu'il l'a pardonne tout de suite, elle ne serait pas aussi jolie, Azénor était certaine qu'il n'aura pas répondu aussi rapidement. Elle resta comme à son habitude, dénuée d'expression, même si ses yeux bleus brillants dans la nuit suivaient avec rancoeur les paroles des deux personnages.

-Pour répondre à votre question, je suis Sélène, mes parents étaient des paysans.
Les traits du visage de Damoiselle se crispèrent de nouveau, cette réponse sonnait trop...simple...quelque chose clochait, et Azénor le savait.
Quand l'atmosphère déjà tendue par l'échange houleux, devint de plus en plus menacante, Azénor suivit le regard de Sélène qui levait les yeux et amorçait le geste de prendre son arme. Elle fronça un sourcil, portant à son tour la main sous cape, caressant le pommeau de l'épée.
- Nous ne sommes pas seuls...
Lança t'elle dans un souffle en ne quittant pas des yeux Sélène comme si c'était elle la responsable.

Sélène retint un sourire franc mais laissa paraitre un léger sourire lorsque le jeune homme rappela qu'il n'y avait pas que son sang qui attirait les femmes. C'était vrai qu'il était plutôt charmant, maintenant qu'elle l'observait mieux. Charmant et drôle... le type d'humains, en bref, qu'elle répugnait à tuer. Cependant, elle se rappela que c'était un roi et détourna le regard bien vite.

Voyant l'accusation qu'on lui jetait d'un regard, Sélène lâcha son épée et prit une posture d'étendue, scrutant cependant le toit. Cette être semblait la suivre... Pourquoi?

"On ne l'était pas. Il est parti, pour le moment. On ne devrait cependant pas rester ici."

La question c'était: pour combien de temps était-il parti? Deux humains, qui plus est rois et reines, dans une ruelle déserte et en compagnie d'une collègue vampire... Le plan idéal pour tuer, cependant, voyant le regard que Sélène lui avait jeté, la créature avait filé en comprenant que ce n'était pas le bon moment. Etait-ce seulement la mise en garde de son regard qui l'avait fait partir? Ou était-ce alors qu'il allait chercher de l'aide? Quel que soit le choix de la bestiole qu'elle ne jugeait déjà plus comme un être de son "clan", Sélène préférait mettre en sécurité les deux humains. Pourquoi? Elle n'en savait rien, sans doute préférait-elle encore réfléchir à quel camp rejoindre et, si la jeune femme qui invitait les vampires à rejoindre les humains mourrait, elle imaginait que son frère, lui, ne ferait pas de cadeau.
Tournant délibérément le dos à Azénor, elle chercha des yeux une ruelle. Son odorat lui rappelait qu'il ne valait mieux pas passer par le centre. On ne sait jamais si l'odeur du sang...

Il y avait également un second problème: ne serait-ce pas louche si elle les quittait après avoir repérer quelqu'un? Azénor qui avait déjà des doutes aurait confirmation, sans doute. Une humaine prendrait-elle le risque de partir seule? Ou préférerait-elle importuner ses supérieurs?

Sélène se tourna vers les deux humains, hésitante à parler, ne sachant pas très bien ce qui ne ferait pas céder au doute:

"J'imagine qu'il est préférable que vous rejoignez la fête, n'est-ce pas? Vous seriez les premiers visés s'il s'agissait là d'un vampire..."

Toutefois, se rappelant le jeune homme qui était si pleins de vie, qui riait, qui ne se prenait pas au sérieux, elle décida de prendre le risque du bain de foule. Le voir mort lui ferait mal au coeur. Lui qui ne se prenait pas du tout au sérieux, pas comme tous ces grands rois qui proclament à tout va qu'ils sont supérieurs. Il était différent, et il la faisait doublement hésiter quand à rejoindre les humains. Il était sympathique, et sans doute préférerait-elle le servir lui que le roi des vampires. Cependant, restait le problème du soleil... Il faudrait bien qu'elle avoue un jour.

"J'aimerais avoir l'honneur de vous escorter jusque là-bas. Je manie assez bien l'épée et, s'ils sont plusieurs, une personne de plus ne serait pas en trop."

Elle sourit, sympathiquement, aussi bien à Isaac qu'à Azénor. Elle restait cependant bien droite, ne se pliant pas à chaque parole comme certains domestiques l'auraient fait. Ils n'étaient pas encore ses rois.

-- J'imagine qu'il est préférable que vous rejoignez la fête, n'est-ce pas? Vous seriez les premiers visés s'il s'agissait là d'un vampire...

Tiens donc, elle aurait pu émettre d'autres hypothèses sur cette présence menaçante, un brigand, ou autre...mais comme de par hasard, elle prenait directement la voie du vampire...ce qui ne faisait que confirmer ses doutes.

- J'aimerais avoir l'honneur de vous escorter jusque là-bas. Je manie assez bien l'épée et, s'ils sont plusieurs, une personne de plus ne serait pas en trop.
- Nous accompagner serait plus approprié. Nous n'avons pas besoin de gardes du corps, nous savons nous défendre. Mais ce ne seras pas de refus.
Pour une fois, Azénor approuva fortement la réponse d'Isaac, elle détestait se sentir protéger, d'ailleurs, ce n'est pas pour rien qu'elle savait se battre, son statut de chevalier (secret certe mais quand même) lui donnait autant de bravoure que de sage fermeté. Le combat, elle aimait ça, alors pas question de se laisser escorter par une vampire qui ne lui inspirait aucune confiance. Elle posa son regard bleuté sur son frère, comme pour approuver ses dires, sa bouche se tordit en un sourire ironique, elle s'était attendue à ce qu'il lui demande ce qu'elle en pensait, mais ce ne fus pas le cas, elle lui en toucherait deux mots une fois que cette histoire serait régler.
- Passez donc devant Sélène, nous vous suivons.
Déclara froidement la belle en lui montrant le chemin dans un geste ample.
Elle attendit que Sélène ouvre la marche, s'assura que son épée reposait tranquillement sous sa cape, jeta un oeil à Isaac puis suivit la jeune femme d'un pas léger, qui donnait l'impression qu'elle effleurait a peine le sol de ses bottes...
Ils avançèrent dans la ruelle sombre, son petit nez rond se retroussa aussitôt, une odeur nauséabonde lui fouetta soudainement le visage, Damoiselle embrassa la rue du regard, et s'arrêta net, à ses pieds, un corps gisait, les bras pendant le long du corps, reposant sur les pavés glacés. Un haut de coeur la saisit, mais elle n'en laissa rien paraître, le cou de la victime était égorgée, du sang ruisselait sur la peau blanche, la carotyde était soigneusement coupée. Azénor s'agenouilla dans un bruissement de tissu foulé, d'un doigt elle tourna légèrement la tête de la victime vers elle, pour mieux voir l'égorgement. Deux trous importants élargissaient le cou. La marque des vampires. Une colère sourde bouillona à ses tempes, elle resta quelques minutes à dévisager ce pauvre innocent, puis leva la tête vers Isaac, un peu à l'arrière qui arrivait :
- Isaac, un vampire rôde dans les parages.
Dit t'elle dans un murmure avec un goût amer dans la bouche, elle se retourna vers Sélène un peu plus en avant, elle était certaine à présent que cette dernière n'ignorait pas totalement ce cadavre...

A l'odeur du sang qui empestait dans la ruelle, un autre cadavre gisait. Sans doute l'un des deux rois le trouveraient, elle en était assez sûre. Cependant, mieux valait-il ne pas se retourner et faire comme si elle ne l'avait pas vu. Une humaine ne passant pas à côté ne pouvait pas deviner un mort!
Activant le pas, entendant cependant qu'à l'arrière, l'un des deux humains avaient cessé de marcher, Sélène jeta un regard furtif sur les toits. Ce foutu inconnu allait lui attirer des misères, elle le sentait! Pourquoi n'avait-elle donc pas inventé qu'elle avait été envoyé pour protéger les deux rois, qu'elle était habitué à reconnaitre des vampires, etc... ? Tous les doutes auraient volés en éclats car la seule et même raison aurait été "une mission", celle de les protéger. Elle ne savait décemment pas mentir dans l'urgence!

S'arrêtant puisque plus personne ne suivait, elle remarqua qu'elle était sur le point de déboucher sur une intersection où s'élevait une fontaine et quelques ruelles. Jetant un coup d'oeil par dessus son épaule, elle repéra bien vite que c'était Azénor qui s'était penché sur le crime. Et mer**! Elle allait porter le chapeau à tous les coups!
Se retournant, elle revint sur ses pas. Sans dire un mot, elle s'arrêta devant les deux frères et soeurs et dévisagea le corps. Quel vampire était assez fou pour venir ici dans le but de tuer?! Il fallait vraiment être imprudent... ou alors, savoir qu'elle allait changer de clan! Ou encore, et ce n'était qu'une hypothèse, il n'avait pas apprécier la façon dont l'un des siens avait été menacé... Dans tous les cas, il ne rendait pas service!

Sélène aurait bien rappelé que le meurtrier les suivait surement, mais cela aurait sans doute était un peu déplacé. Le corps sans vie ne l'affectait sans doute pas elle mais, au visage de la jeune Damoiselle, elle retenait une envie de régurgiter. La fête battait son plein un peu plus loin et les hurlements de joie, les chants, les ivrognes même, et leur verre brisé par leur coup non contrôlé pour trinquer, étaient de plus en plus perceptible. Le sang également. Ils n'étaient plus très loin.

-Isaac, un vampire rôde dans les parages.

Et pas qu'un, d'ailleurs...

- Nous devrions nous dépêcher de rejoindre les festivités.

Azénor regarda une dernière fois le cadavre, qui dégageait une forte odeur de sang écoeurante, et se releva lentement, ne quittant pas des yeux Sélène. Elle semblait ne pas réagir, ou peut être faisait t'elle justement exprès de rester impassible, pour ne pas éveiller les soupçons...
Elle rajusta un peu sa cape autour de son cou, puis suivit Isaac en enjambant avec une profonde expression de dégoût la victime. L'atmosphère pesait de plus en plus, l'air devenait presque malodorant, une odeur de mort, de sueur, de sang, embaumait les ruelles.

Azénor jeta un dernier coup d'oeil suspect à Sélène, qui marchait devant, laissa son frère l'a dépasser, et ferma la marche à son tour. Tout en marchant d'un pas léger mais rapide, la belle laissa ses pensées s'envoler vers Alexey, il lui manquait, elle mourrait d'envie de ses caresses, de ses lèvres, de ses bras..
Ses lèvres se tordirent en un sourire énigmatique, pour elle même, le souvenir de leurs moments passé ensemble , le délicieux parfum du Chevalier chatouillant ses narines, le contact léger et doux de sa peau sur la sienne...tous revinrent nettement en mémoire et la belle sentit un agréable frisson lui parcourir le corps. Ce qui sembla l'a radoucir davantage, et elle arrêta de lancer des regards sombres à Sélène.

Quand d'un coup, une masse bondit devant Isaac, lui assena un violent coup par derrière. Azénor n'eut pas le temps de réagir que son frère tombait à terre dans un bruit sourd, le vampire amorça le geste de prendre l'épaule d'Isaac pour redoubler son agression, heureusement Isaac venait d'attraper son poignard, et se releva d'un bond, pour planter l'arme blanche dans le ventre de l'ennemi, qui criat de douleur.
Azénor redescendit sur terre rapidement, et accourut vers Isaac,sans prendre la peine de rappeler Sélène qui marchait un peu plus loin devant eux.

Ses yeux bleus se posèrent avec amertume sur le vampire qui agonisait au sol, incapable d'attaquer de nouveau, grâce à l'emprise ferme d'Isaac qui le tenait fortement. Damoiselle dévisagea froidement le vampire. Son visage pâle, presque transparent, contrastait avec l'obscurité de la nuit. D'horribles petits yeux sec, rouges, bougeaient sans arrêt allant d'Isaac à Azénor. Sa bouche qui ressemblait plus a une fente grimaça de douleur, deux crocs dépassaient de ses lèvres tuméfiées, du sang coulait encore dessus.

Azénor réprima un frisson intérieur, la couleur du sang ressemblait étrangement à celui de la victime trouver quelques minutes avant.La mine grave, elle échangea un regard avec Isaac, puis sortit à son tour son épée dessous sa cape, et menaça férocement le vampire en posant le bout de la lame sous sa gorge :

- Réponds immédiatement créature du Diable.

Le vampire réprima un espèce de grognement guttural, il les fixa avec dégoût, et répondit dans une voix horriblement aigu :

- Vous répondrais pas, minables humains...

Azénor appuya aussitôt la lame qui s'enfonça un peu plus dans la gorge de la créature, du sang perla doucement sur l'épée.

- Insulte nous et tu mourra dans ton propre sang.

Gronda la belle en esquissant un sourire sadiquement satisfait lorsque le vampire poussa un gémissement, de par le poignard enfoncé dans son ventre, et l'épée qui menaçait de s'enfoncer dans sa peau rugeuse.

- Dirait rien...dirait rien...dirait rien...

Répéta t'il en fermant les yeux,accablé par ses blessures sanguinolentes

Depuis quelques secondes, Sélène l'avait entendu ramper, marcher, boiter, elle ne savait pas vu la démarcher claudicante de ce monstre, sur les toits, près à bondir, à tuer. Mais quel idiot! Ne comprenait-il donc pas que ce n'était pas le moment là?!
Apparemment, en dépit des regards d'avertissement jetés plus tôt, la bestiole jugea qu'il valait mieux interrompre leur marche et attaquer avant qu'ils n'atteignent le centre des festivités. Comme par hasard, il jugea plus futé d'attaquer l'homme, ce que Sélène désapprouva, par habitude de se forger des techniques rapides. Azénor avait été rêveuse, elle représentait donc une proie plus facile qu'Isaac qui avait dégainé son poignard aussitôt et avait planté la créature de la nuit. Son cri perçant lui fit froid dans le dos tandis qu'elle approchait d'Isaac, suivant les pas d'Azénor. Tous deux réclamaient de savoir qui il était. Quelle importance? Un tueur, un vampire, cela ne leur suffisait donc pas?
Voyant un de ses acolytes embrochés comme ça, le poignard dans l'estomac et l'épée faisant couler le sang de sa gorge, elle ne se permit pas de le laisser souffrir. Sans pour autant attaquer, elle réclama qu'on libère sa gorge:

"Sans vouloir vous offenser, si vous l'égorger il ne pourra pas vous répondre."

Son ton était plat, mimant l'indifférence. Après tout, il l'avait bien cherché et n'avait pas réfléchit avant d'attaquer. Etait-il assez stupide pour avoir cru qu'elle l'aiderait? En tout cas, tout ce qu'elle espérait, c'est qui ne meurt pas en trahissant son identité. Si un vampire dénoncé son nom... quoi que s'il faisait mine de la mépriser comme si c'était une tueuse...

D'un regard neutre, elle dévisagea le vampire qui agonisait et qui, lui, ne regardait plus aucun des trois personnages présent. Il baissait la tête au sol, en pleine agonie. Il aurait mieux valut l'achever que de le laisser souffrir. Voyant qu'il s'obstinait à garder silence malgré ses douleurs, elle en conclut:

"Il ne parlera pas..."

Elle dégaina son épée pour l'achever, observant une réaction d'un des deux rois. Certes, ils avaient été attaqués, mais il ne servait à rien de perdurer sur les lieux du crime. Il avait tué, on le tuait. Tout rentrait dans l'ordre et elle préférait le tuer avant d'être trahit. N'attendant pas plus, elle acheva le travail que la Damoiselle avait commencé: elle l'égorgea. Ses yeux devinrent davantage bleu mais dans la pénombre régnante rien n'y parut. Par réflexe, sa lèvre inférieur faillit se relever mais elle la mordit, la retenant, ne voulant nullement trahir ses deux canines trop prédominantes pour être humaines.

Les deux humains lui en voudraient, mais elle s'en fichait: il emportait son secret dans la tombe.

Le fait que Sélène achève sans leur accords le vampire, alimenta la haine qu'Azénor lui vouait. La jeune femme lui décocha un regard si noir, qu'elle eut envie de lui jeter quelque chose à la figure. La rage bouillonait en elle, ses membres se crispèrent, l'épée lui démangea, elle savourait le moment où elle pourrait lui enfoncer l'arme dans le ventre. Mais l'intervention judicieuse de son frère l'empêcha de mettre ses plans vénéneux en actions.

Il plaqua Sélène contre le mur, ce geste exaspéra Azénor, il n'était pas obligé de se rapprocher autant d'elle physiquement...
Elle émit un grognement sourd, et siffla agacée par la situation. Elle savait ce que cachait Sélène, l'achèvement du monstre précipité laissait sous entendre que Sélène ne souhaitait pas entendre parler davantage ce dernier.

Malgré tout ces efforts pour ne pas écouter leur conversation ( car dieu seul sait ce qu'il pouvait lui dire, si près) elle surprit son frère à répliquer d'un ton ferme :

- Nous ne sommes pas dans votre pays ici. Ici il y a des règles, personne n'est autorisé à tuer un prisonnier sans l'autorisation de son supérieur, dans votre cas, vu que vous n'êtes pas d'ici, votre supérieur c'est moi.


Elle retint un sourire satisfait, cette réprimande la réjouissait au plus haut point. Tout en promenant son regard sur la ruelle sombre, sentant l'odeur de sang et de mort, rangeant son épée dans la ceinture, elle écouta attentivement la suite :

-La prochaine fois, je n'hésiterais pas à vous chasser d'ici, même si ça me fait mal au coeur de renvoyer une femme comme vous dans la forêt au milieu des vampires.
Excellente idée.Elle ne put s'empêcher de lancer bien haut et fort d'un ton ironiquement amusé :
-
" A vous chasser d'ici", fort bien ! Pourquoi ne pas l'appliquer tout de suite ? Maintenant que l'idée est lancée...

Mais apparement Isaac n'avait pas entendu, pour cela qu'Azénor guetta avidement la réaction de Sélène à sa petite pique humoristique.
C'est alors qu'Isaac appela son dragon, immense, superbement imposant, Azénor aimait bien Buck, elle ne l'avait jamais approché, de peur qu'il ne l'enflamme d'une bouchée, mais elle appréciait sa présence parce qu'elle voyait qu'il contribuait au bohneur de son frère, et ça valait bien son estime.
Azénor se tint à l'écart, respectant l'échange amicale dragon/humain, elle remarqua qu'Isaac parlait a Buck d'un langage différent, le dragon s'exécuta en laissant Isaac mettre le cadavre sur son dos d'écailles, puis jeta un étrange regard à Sélène. A la plus grande joie d'Azénor qui lança un coup d'oeil appuyé et glacial a la vampire.
Le dragon s'envola peu après, dans un battement d'aile qui donnait l'impression d'une rafale sur les trois humains.
Azénor attendit que Buck ait complètement disparu dans le ciel sombre, puis devançea d'un pas presque enjoué ( donc sadiquement rieur ce qui n'était pas bon signe pour Sélène, puisque quand Azénor marchait a pas léger cela impliquait indirectement qu'elle avait eu satisfaction) Isaac et Sélène.

- Il est temps de rejoindre la fête.

Elle ne se faisait plus de fausses idées à présent, elle savait pertinemment (comment cela reste un grand mystère) que Sélène verrait en cette occasion, un moyen de s'échapper. La Damoiselle avait décidé de la laisser partir, elle trouverait une solution pour l'a piéger un peu plus tard, cette fois ci elle ne lui échappera pas.
Marchant d'un bon pas, Azénor n'attendit pas son frère et encore moins Sélène, traversa deux ruelles désertes, en direction de la musique bourdonnante aux oreilles. Une fois arrivée, la fête battait son plein, des musiciens étaient installés sur une estrade, jouant de divers instruments, comme de la flûte a trois trous, du chalémie, du luth, rythmant le tout avec des gimbardes, du rebec et quelques vieles ( percussions au Moyen Age ).
Les paysans dansaient une tarentelles, d'autres se donnaient la main en faisant une farandole...
Se sentant d'un seul coup joyeuse, Azénor se recouvrit le visage de son capuchon, et se retourna pour attendre ses compagnons.

(wouuu? XD)
Elle avait attendu une réaction? La voilà qui arrivait et, bien qu'elle ne la surprenait pas, elle se laissa faire. Mieux valait-il être plaquée au mur que transpercée par l'épée qu'elle avait entendu frôlé le fourreau. Isaac la dévisagea, son regard planté dans le sien. Son cou à proximité où battait un sang chaud la fit déglutir, ce qu'elle aurait fait passé pour la gêne d'avoir tué alors qu'il ne fallait pas. Mieux valait-il faire agoniser que tuer dans votre pays?! Elle se retint cependant de le dire à haute voix et le dévisagea autant qu'il le faisait, sans mot dire. Enfin, il se recula et déclara qu'il n'hésiterait pas à la faire bannir dans la forêt au prochain meurtre. Elle aurait haussé les épaules ou répliqué si elle avait été aussi arrogante que Damoiselle. D'ailleurs, celle-ci ne manqua pas d'en place une, ce qu'elle ignora royalement, voulant bien agacer la jeune reine.
Sans dire mots -elle préférait ne même pas s'excuser- Sélène observa le jeune homme appeler son dragon. Celui-ci débarqua dans la ruelle, et, avant qu'on ne lui ait donné l'ordre de repartir, son fardeau sur le dos, la créature se tourna vers elle et, son visage proche du sien, il gronda. Elle ne broncha pas, acceptant l'accusation du dragon. Heureusement qu'Isaac ne croyait pas à cette histoire de vampire... sinon elle serait vraiment très mal!
Le dragon s'envola avec son "collègue" sur le dos x) Elle le suivit du regard sans un mot. Malgré les réactions des deux monarques, elle ne regrettait pas d'avoir tué. Elle n'aimait pas faire souffrir les gens.

"Il est temps de rejoindre la fête."

Rah, elle l'avait presque oublié celle-la! D'ailleurs, sans attendre de réponse, Azénor avança, toute fière et lentement... laissant par la même occasion son frère et Sélène seuls, ce qui surpris la vampire au plus au point: pourquoi partait-elle en solo devant alors qu'une vampire pouvait tuer son frère à tout moment? Surtout qu'elle l'avait démasqué... Avait-elle un doute? Ou bien, plus logiquement: elle était pressée de rejoindre la fête pour voir comment Sélène allait se dérober?
Voyant qu'elle était seule avec le jeune roi, elle s'excusa:

"Je suis désolée. Je... n'aime pas voir cette vermine en vie et je pense que personne n'a a souffrir. Je sais que je n'aurais pas dû faire ça... mais il n'aurait pas parlé, et il se mourrait lentement. Vraiment désolée."

Elle se passa de souligner que la réaction d'Azénor avait été très déplacée à son goût. La jeune femme restait la soeur d'Isaac et après avoir fait un acte qui l'avait frustré, elle préférait ne pas trop en rajouter. Cette... "Damoiselle" aimait trop être supérieure aux autres, elle faisait le mal là où il n'y avait pas besoin d'en faire... En tout cas, elle venait de paraitre ainsi aux yeux de la vampire qui se jura d'apprendre à la connaitre un peu mieux, malgré l'animosité élevée entre les deux femmes.
Ses pensées voguèrent vers le dragon. Qu'est ce qu'elle aurait aimé voler sur son dos! Elle avait eu un cheval, lorsqu'elle était humaine, mais c'était sans doute différent, et à présent, après les longues années sous son allure de vampire, elle était seule.
Cependant, le dragon l'avait mis en garde, pas menacé. A l'ordre de son maître, il était parti, lui jetant un dernier regard. Un dragon n'aillant aucune confiance l'aurait sans doute tué.
Enfin... il fallait rejoindre la fête, pensive ou non. Le sang de son confrère qu'on déplaçait lui avait légèrement donné la nausée, lui coupant l'appétit, ça tombait bien!
Jetant un dernier regard à Isaac, elle avança, silencieuse, de peur de le vexer. Elle en avait sans doute assez fait pour la journée et, s'il voulait lui parler, elle répondrait volontiers.^^

(Désolé pour la réponse super courte o_O J'ai vraiment aucune inspi là o_O)

- Il est temps de rejoindre la fête.

Azenor avait raison, assez d'ennui leur était tombé dessus pour ce soir. Et puis, il commençait à se faire tard, Isaac était fatigué, et si Sélène voulait rester là pour la nuit, il serait plus difficile de lui trouver un logement si tout le monde quittait la fête et surtout si la nuit était avancée. C'est pas qu'il n'avait pas envie de lui prêter l'une des nombreuses chambres qu'il avait dans le château, mais il savait qu'Azenor n'accepterait pas, et ce genre de décision, ça se prenait à deux.
Tandis qu'Azenor marchait devant, Isaac se mit aux côtés de Sélène. Au moins, ils pourraient peut-être parler un peu, et pourquoi pas sur la présence de Sélène ici?

- Je suis désolée. Je... n'aime pas voir cette vermine en vie et je pense que personne n'a a souffrir. Je sais que je n'aurais pas dû faire ça... mais il n'aurait pas parlé, et il se mourrait lentement. Vraiment désolée.
- Ce n'est rien. Je comprends que certaines personnes n'aime pas voir les autres souffrir, c'est compréhensible.

Il a regarda un instant et lui sourit. Il comprenait, mais espérait qu'elle comprenne la leçon de son côté.
Azenor loin devant, Isaac en profita.

- Que faites vous ici? Si loin de la fête à une heure si tardive et dans un lieu si peu fréquenté.

Il attendait une réponse claire, ça c'est sur.

{Keby me laisse poster à sa place puisqu'elle est dans la fête }

Sélène fut surprise de découvrir un sourire et autant de compréhension chez le jeune roi qui l'accompagnait. Vu la colère dans laquelle elle l'avait mis et comme les autres sentaient un ennemi en elle, elle restait vraiment surprise de le voir si gentil.
Alors que sa soeur avait déjà atteint le bain de foule qu'elle redoutait et qu'ils marchaient en retrait, Isaac lui posa une question dont elle se serait bien passé. Elle même ne savait pas -ou plutôt plus- pourquoi elle était ici. Lorsque ça lui revint, elle chercha derechef une excuse. "Hum, j'étais là pour vous trouver et vous tuer mais j'ai changé d'avis..." là c'était sûr qu'il ne serait plus si gentil avec elle x)!
Les premiers battements coeurs, les différentes odeurs de sang lui parvinrent. Elle grimaça.

"A Edanna il s'est passé... Pas mal de catastrophes dû aux vampires. On m'a donc chargé de prêter mains fortes aux royaumes vers lequel ces bestioles se dirigeaient. Je vois bien que vous n'avez pas besoin d'aide, bien sûr, mais on m'a tout de même envoyé vous aider. Et là, ce soir, je faisais une petite patrouille à la recherche d'une bonne auberge."

Après l'avoir dit, sa phrase lui parut bizarre. Comme si elle n'avait pas trouvé d'endroit idéal pour dormir. Seulement c'était le cas et elle préféra ne pas mentir. Elle trouverait une étable ou un coin sympa pour se reposer.

"Et puis, le monde ne m'a jamais réussi. Je préfère me balader seule et j'imaginais être en sécurité à l'intérieur des remparts..."

Oui, ça elle en avait été sûre et certaine: aucun vampire n'aurait été assez fou pour venir ici. Pourquoi devait-il toujours y avoir une exception à la règle? u_u
Elle aurait bien retourné la question au roi mais déjà les lumières de la fête lui firent plisser les yeux. Ils venaient de quitter l'obscurité et c'était assez aveuglant de tomber sur des lumières si vite. Ses yeux bleu regardèrent les gens qui étaient attroupés là, certains euphorique, d'autres ayant trop bu... quoi que euphorique également par le fait.

"Je pense vous laisser là? Les auberges n'ouvriront pas jusqu'à deux heures du matin!"

S'il fallait, il était beaucoup plus tard que deux heures du matin u_u Ce qui ne lui donnerait pas l'air bête, tiens!
Elle regarda une dernière fois le jeune homme puis chercha des yeux Azénor pour la saluer tout de même...
Bien qu'elle ne la vit pas, son sang se faisait sentir, nauséabond et pourtant attirant.
Elle se tourna de nouveau vers Isaac. Son regard interrogatif laissait deviner sa question: euh, comment on dit au revoir à un roi? ^^' Une courbette?

[UP?]