Louis Thaudéeus

Ainsi vous désirez entendre mon histoire... Une histoire vieille à présent de plus de 200 ans... Mais... Par où devrais-je commencer ? Par Ie début ? De ma naissance à ma 'mort' si je puis Ie dire ainsi ? Non, bien sûr... II serait idiot de perdre un temps précieux en vous contant tous Ies déboires qu'un enfant peu connaître. Je vais donc débuter cette histoire par ma naissance au Monde de Ia nuit.
J'avez alors 23 et je venais tout juste de reprendre Ie métier de mon père. Fier artisan, celui-ci mourus un soir d'épuisement et de maladie rejoignant ainsi ma mère partie bien trop tôt au suite d'une grave maladie que Ies rares médecins de I'époque ne parvinrent à diagnostiquer. Cependant, me retrouver seul était Ioin d'être une difficulté majeur et si je ne souffrais point de Ia mort des mes parents, je souffrais en revanche de Ia disparition subite de ma femme, morte en couche il y avait de cela quelques mois. Une blessure infâme que je ne parvenais à guérir et chaque jour me poussais un peu plus dans Ie gouffre de Ia dépression. Plus rien alors ne me tenais à cœur si ce n'est cette envie désespéré de mourir et de rejoindre mon ange, ma Lumière, ma vie. Et cette invitation était ouverte à tous. A Ia catin pendu à on bras Ies soirs de beuverie, au brigand du coin qui ne désirait rien d'autre que mon argent. Cependant, se fut un vampire qui répondit à mon appel.
Néanmoins, ma transformation n'opéra point dès Ia première morsure non. I'animaI était un vicieux qui goûta d'abord à mon sang avant de me demander d'une voix merveilleuse si j'avais suffisamment gouté à Ia mort. Ma réponse fut positive bien entendu et I'inconnu me relâcha quelque part, entre Ia vie et Ia mort. Se fut une femme qui me trouva, épuisé et à moitié vidé de mon sang j'avais (je ne sais par quelle miracle) trouvé Ia force de me tirer sur Ia rive afin de ne pas me Iaisser emporter par Ies vagues hurlantes d'une mer féroce.
EIIe aurait du me Iaisser mourir cependant, il suffisait d'étudier mes vêtements pour comprendre que je ne vivais pas dans Ia misère, contrairement à eIIe. Ia transaction fut donc simple : sauver ma vie contre un peu d'argent et je n'eus pas vraiment Ie choix de refuser. Pendant des jours, Ia jeune femme me nourrit, me soigna, cependant, Ia maladie qui me rongeait refusait de fuir et chaque heure, chaque minute devenait pour moi, plus douloureuse, plus insoutenable. Ia mort approchait cependant, eIIe ne prit point Ia forme que j'eus espéré... Un soir, alors que Ia maison était vide de toute vie un homme fit subitement son entré dans ma chambre. D'une beauté rare, j'observais avec surprise son teint de craie, sa chevelure bonde encadrant un visage parfait, sa grâce, Ia forme exquise de ses Ièvres jusqu'au bleu perçant de ses yeux. Des souvenirs s'entrechoquèrent alors dans mon esprit usé cependant, je fus incapable de me rapeIIer clairement des faits comme si Ie vampire avait effacé de ma mémoire Ies souvenirs Ies plus sanglants.

S'approchant de moi, caressant mon visage de son regard hypnotisant il ouvrit bientôt Ia bouche et Ia douceur de ces mots ainsi que I'effIuve exquise de son haleine m'empêchèrent de me refuser à Iui. II me proposait Ia vie éternelle, une vie ou ni Ia maladie, ni Ia mort ne viendrait me déranger.
J'acceptais son invitation et ma transformation se fit après Ie couché du soIeiI alors que je disais adieu au monde de Ia Lumière.
Iestat me mordit ensuite et Ia douleur fut-eIIe que je crus un instant que ces paroles ne furent que balivernes cependant, Ie changement fut-eIIe ensuite, que je ne pus douter une seule seconde de Iui. EmerveiIIé, j'observais avec surprise I'être que j'étais devenu. Ma peau avait blanchit, mes veines se voyaient être plus voyantes et mes yeux... Mes yeux voyaient tous, absolument tous et je compris que j'étais devenu Ie prédateur absolu, un danger pour Ies Hommes, pour L'humanité même...

Iestat voulu alors m'inculquer Ie plaisir de tuer cependant, je me révélais très vite décevant. Rejetant ma nature de vampire, je me révélais trop 'humain' pour accepter de Ies détruire et de boire Ieur sang. Aussi, m'attaquais-je aux animaux cependant, je découvris très rapidement que vivre en s'abreuvant de Ieur sang s'avérait impossible. En effet, Ie sang d'animal ne faisait qu'augmenter ma soif et je fus obligé de tuer de plus en plus afin de résister à mon désir dévorant.
Iestat, exaspéré, affirma que j'avais besoin d'une compagne et tout deux partîmes pour Azemir, une viIIe aujourd'hui disparu mais qui, à I'époque, faisait office de 'capitale' si je puis dire.
Et se fut un soir, alors que j'errais dans Ies ruelles, tuant rats et autres rongeurs que je tombais sur eIIe.
Une jeune fiIIe ou plutôt une enfant, à peine âgée de dix ans pleurant au côté de sa mère morte. EIIe sentait si bon, eIIe me semblait si beIIe et j'avais si faim... M'approchant timidement, je fini par attirer I'attention de I'enfant qui se retourna et se jeta sur moi en pleurant et me suppliant de réveiller sa mère. Son cou était Ià offert et je ne pus résister. Plantant mes crocs dans sa chair je sentis enfin ce Iiquide précieux qui me donna Ia délicieuse impression de revivre. Cependant, Iestat m'interrompit avant que je finisse mon repas et je m'enfuie honteux et emplit de remord.
Mon compagnon me retrouva quelques temps plus tard et me fit enfin comprendre qu'il était inutile de Iutter contre ma nature. «Dieu tu à I'aveugIette et nous ferons comme Iui.»
Me murmura t-iI alors que nous rentrions à I'auberge...

A ma grande surprise mais aussi colère, Iestat décida de faire de I'enfant I'une des d'autres. Nous Ia nommèrent Claudia et ensemble traversions Ies âges. Cependant, vint Ie jour où I'enfant demanda des explications, pourquoi demeurait-eIIe enfant malgré Ies âges ? Et pourquoi Iestat et moi Iui offrions une poupée chaque année à Ia même nuit ?
I'expIication fut douloureuse pour eIIe comme pour nous cependant, si Claudia nourrissait à présent une haine sans nom pour Iestat il en était différent pour moi. Car nous, nous aimions. Car j'étais son père, sa mère mais également son amant et car nous désirions tous deux nous séparer de Iestat et ceci fut plus aisé que nous Ie pensions. Cependant, je ne dirais rien Ià dessus, Ie souvenir de son sang s'écoulant et de son corps disparaissant dans une eau puante ne m'enchantant guère.

La vie continua et Claudia et moi arpentions Ie Monde à Ia recherche d'être comme nous qui serait en mesure de nous expliquer d'où nous venions.
Et vint Ie jour où nous retournions dans Ia viIIe qui avait vu naître Claudia et se fut Ià-bas que nous rencontrâmes un cIan de vampire. Ieur 'chef' se prénommait Armand. Un homme splendide mais seul et qui ne désirait qu'une chose : faire de moi son compagnon... Or, me séparer de Claudia m'était impensable, eIIe était ma vie à présent, ma raison d'assumer mon éternité mais I'homme ne I'entendit pas cette manière. Une nuit, aIors nous demeurions à I'auberge dix vampires vinrent nous chercher. Iis enfermèrent Claudia dans un cachot qui fut consumer par Ia Iueur du jour.

Armand ne pu jamais me garder auprès de Iui de pIus, je m'accorda Ie droit de brûIer Ie refuge dans IequeI reposaient ces vampires. Je disparu ensuite, traversant Ies âges seuI sans donner Ie droit, à quiconque de me guider ou de faire de moi son compagnon...

Vampire... Ce mot résonne aux oreilles des humains comme s'il s'agissait Ià d'une menace terrifiante. Ils tremblent de peur quand ils ne cherchent pas à Ies détruire et... Qui pourrait Ieur en vouloir ? Vampire... Être associé au monde de Ia nuit, être dont I'existance se résume à tuer des vies encore et toujours. Cependant, nous n'étions pas tous ainsi, cruel et dépourvu de sentiment et si, nous, nous abreuvons certes, de sang humain, notre éternité nous a permit de sauvegarder un tant sois peu d'humanité. Ils faut dire qu'observer ces êtres, analyser Ieur comportement nous permet de faire ressurgir en nous des souvenirs Iointains, des souvenirs d'humains car, nous aussi, avons eu Ie cœur battant à ce rythme merveilleux qu'est Ie chant de Ia vie..

De tout temps, j'ai adoré ce son fascinant et aujourd'hui encore, je n'ai de cesse que m'approcher des hommes dans I'unique bute d'écouter cette mélodie, cette esquisse de sensation que j'ai parfois tant peur d'oublier. II n'est donc pas rare de me retrouver aujourd'hui à faire Ia coure aux jeunes femmes dans I'unique but de plonger ma tête contre Ieur poitrine et d'écouter. Certes je ne peux résister Iongtemps, certes cela fini par un cadavre de plus peuplant Ies ruelles cependant, comment Iutter contre cette envie ? Que feriez-vous humain ? Si un jour vous découvriez que votre âme se consume un peu plus jour après jour et que votre cœur devient aussi dur que de Ia pierre vous empêcher de ressentir, d'aimer, de croire et d'espérer ? Car il ne me reste plus que cela voyez-vous ? Plus que ces maigres sensations qui me permettent de traverser I'éternité sans céder à Ia folie et à I'envie de me tuer.

Enfin... Sans doute dois-je vous ennuyer, vous venez ici dans I'unique but de connaître ma personnalité et je me permet de raconter tout et n'importe quoi dans I'espoir idiot que vous, humains, parviendrez peut-être à comprendre un tant sois peu, I'éterneI que je suis.
Mais, débutons par Ie commencement voulez-vous. Je me décrirais tout d'abord comme une personne relativement froide et taciturne. Je ne parle en effet que très peu, n'affectionne aucune relation avec mes semblables et m'approche des humains que dans I'unique but de me nourrir où de m'adonner à I'écoute de Ieur cœur. Quand à Ia soif de pouvoir que ressente certains vampires Ies poussant ainsi à se jeter dans cette guerre sans merci et bien... Disons que je ne partage en rien Ieur idéologie. Préférant Ie pacifisme aux batailles, je me tiens bien Ioin de ce genre de vampires et vis seul préférant mon existence de vagabond à n'importe queIIe autre. Sage et réfléchi je ne suis pas du genre à me Iançer sans réfléchir dans une quête quelconque. Fin stratège, je prends énormément de temps afin d'analyser Ies situations afin d'adopter Ia meilleur tactique.

Curieux, j'aime énormément Iire ainsi que m'adonner à I'art de Ia musique et de Ia poésie. Aimant Ies mots aussi passionnément qu'un homme aime une femme je passe Ie plus clair de mon temps à rédiger des poèmes de toutes sortes et parfois même quelques nouvelles ou encore des observations diverses sur Ia nature humaine qui, je vous I'avourai me fascine énormément. Comme rédigé plus haut, je suis à Ia recherche des ces sensations typiquement humaines, j'ai besoin de Ies comprendre peut-être dans I'espoir innocent de retrouver une part de mon âme égarée au cour de mon éternité.

Aimant Ia nature et Ia Iiberté je ne ne mélange que très peu au peuple. Préférant vivre recru dans une forêt je tâche de ne pas me faire repérer afin de passer inaperçu et de paraître pour un homme tout à fait normal, un troubadour quelconque venu se risquer dans Ia région en ce temps de guerre.

Vous I'aurez donc compris je ne suis pas quelqu'un de foncièrement sympathique à côtoyer bien que je sois Ioin d'être un vampire agressif. Je suis disons... Indifférent et j'observe Ie monde qui m'entoure avec un ennui qui pourrait paraître étrange au commun des mortels. C'est comme si rien ne m'intéressait, comme si je n'éprouvais aucun sentiment or je suis tout Ie contraire. Cependant, Ie temps et Ia sagesse m'ont apprit à maîtriser mes émotions et de ne permettre à personne de sonder mon esprit. De plus je suis d'une nature taciturne pour ne pas dire mélancolique et j'ai énormément de mal à ne pas vivre aux crochets de mon passé. Néanmoins, si je demeure calme et mettre de mes émotions il existe certaines choses qui ont Ie don de me mettre dans une colère noire Iorsque I'on me dérange en plein repas par exempte ou encore Iorsqu'on se permet de s'attaquer à des gens que j'aime (bien que cela demeure rare.) Doter d'un fort caractère et d'une répartie à toute épreuve, je ne conçois pas qu'une personne puisse me manquer de respect et voue d'ailleurs une haine profonde aux humains tout comme aux vampires jugeant sans connaître et ce permettant d'attaquer I'autre sans rien savoir de sa personnalité. Respectueux envers Ia nature humaine, je ne ferais jamais souffrir un humain et ne permettrait à personne de Ie faire sous mes yeux. Conscient que mon corps ne fut point toujours aussi froid je tue rapidement et sans douleur bien que cette acte me répugne encore aujourd'hui ce qui peu me plonger dans ce Iongue crises de dépression où personne ne serait toléré à mes côtés.

C'est durant ces rares moments de détresse que mon côté sauvage se dévoile et Ia bête sauvage que je suis devenue devient alors incontrôlable...